Jean de Lattre

Jean de Lattre

Jean de Lattre est né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds, petit village de Vendée qui a vu naître Georges Clémenceau un demi-siècle auparavant.




Il entre à Saint-Cyr (promotion « Mauritanie », 1909-1911), sert dans la cavalerie et rejoint le 12ème Dragons à Pont-à-Mousson.

C’est en Lorraine qu’il commence la 1ère Guerre mondiale et se fait dès le début remarquer par sa bravoure.
Volontaire pour l’infanterie en 1916, il rejoint le 93ème régiment d’infanterie, le régiment de Vendée. Il termine la guerre comme capitaine, 5 fois blessé et 8 fois cité. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur.

En 1919 il est affecté à l’Etat-major de la 18ème région à Bordeaux. Il est alors nommé à la section franco-américaine et s’occupe des relations avec les troupes du général américain Pershing dans l’attente de leur retour aux Etats-Unis.

Il sert ensuite au Maroc (1921-1926) sous les ordres de Lyautey, qui le marquera beaucoup ; à nouveau blessé et 3 fois cité, il est promu chef de bataillon en 1926.
En 1927, il entre à l’Ecole de Guerre et se marie avec Simonne Calary de Lamazière ; un fils, Bernard, naît en 1928.

Le 2 juillet 1929, Jean de Lattre sort major de la 49ème promotion de l’Ecole Supérieure de Guerre.
En 1935, il commande le 151ème régiment d’infanterie à Metz, dont le gouverneur militaire est le Général Henri Giraud, qu’il avait connu au Maroc. En 1939, il est promu général de brigade (le plus jeune général de l’armée française), chef d’état-major de la Vème armée.

Le 1er janvier 1940, il reçoit le commandement de la 14ème Division d’Infanterie.

En juin 1940, il se bat victorieusement à Rethel à la tête de sa Division, la « Division des As ».

Après Rethel, le Général de Lattre, qui a reçu l’ordre de se replier, maintient la cohérence de sa Division, continue de se battre et de faire des prisonniers jusqu’à l’armistice du 22 juin 1940.

A Clermont-Ferrand, en juillet, lors de la dissolution de la 14ème D.I. il dit à ses hommes : "Nous avons été battus, mais un jour nous reprendrons la bataille. Je vous donne rendez-vous ce jour-là. Il réitère cet engagement quelques jours plus tard devant un groupe d’officiers au château d’Opme, c’est le "serment d'Opme" ; il commence à faire cacher des armes et crée l’Ecole des cadres d’Opme afin de redonner l’espoir à une jeunesse perdue.

Nommé général de division et commandant des troupes de Tunisie en 1941, il est rappelé en France métropolitaine en 1942. Il est alors nommé général de corps d’armée et commandant de la division de Montpellier. Au moment du débarquement allié de novembre 1942 en Afrique du Nord, il tente en vain d’entraîner ses soldats en dissidence dans l’attente d’un débarquement allié et de combattre les Allemands qui ont envahi la zone dite « libre ».

Arrêté, condamné à 10 ans de prison, il s’évade de la prison de Riom et rejoint Londres où il se met à la disposition du Général de Gaulle (novembre 1943), qui le nomme général d’armée. Le Général Giraud, alors commandant en chef des forces françaises d’Afrique du Nord, le met à la tête de l’Armée d’Afrique, puis l’Armée B, future Première Armée Française.

En juin 1944, il prend l’île d’Elbe, puis débarque en Provence à partir du 15 août 1944, avec les forces américaines.


Après regroupement sous ses ordres des 4 divisions du corps expéditionnaire français (qui - sous les ordres du Général Juin – se sont couvertes de gloire), de Lattre est à la tête de 250 000h : 2 divisions blindées,  5 divisions d’infanterie et des éléments non endivisionnés.
L’Armée B libère Toulon et Marseille, remonte la vallée du Rhône, entre dans Lyon puis  Dijon, le 11 septembre.
                                                   
Le 25 septembre 1944, après la prise de Besançon, l’Armée B, forte de 400 000 hommes par l’amalgame d’unités FFI, est devenue la Première Armée Française.

Après de rudes combats dans les Vosges, l’arrivée au Rhin, la libération de Mulhouse  et de Belfort, la Première Armée Française arrive, en février 1945, à réduire la poche de Colmar, avec en renfort, placés directement sous les ordres du Général de Lattre, la 2ème DB et, fait unique dans l’Histoire des Etats-Unis, 125 000 soldats américains.

A partir du 31 mars 1945, la Première Armée Française traverse le Rhin et parvient, après de durs combats, jusqu’au bord du lac de Constance, en territoire autrichien.


Le 8 mai 1945, à Berlin, de Lattre signe – au nom de la France – , aux côtés des chefs alliés,  l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie.
Chef d’état-major général et inspecteur général de l’armée de terre (1945-1946), il devient en 1948 le premier commandant des forces terrestres d’Europe occidentale.

En décembre 1950, il est nommé en Indochine, où la situation est désespérée,  Haut-Commissaire et Commandant en chef des forces de l’Union Française. En quelques mois, il accomplit un retournement spectaculaire. Son fils Bernard, jeune officier de 23 ans, trouve la mort sur le rocher de Ninh-Binh, au Tonkin, le 30 mai 1951.

Terrassé par la douleur et par un cancer, le Général de Lattre meurt le 11 janvier 1952. Il reçoit, à titre posthume, la dignité de Maréchal de France.

Après les obsèques nationales célébrées à Notre-Dame de Paris, il est inhumé, au côté de son fils, dans le petit cimetière de Mouilleron-en-Pareds.    

Une grande page d’Histoire se ferme alors…

Parmi les messages laissés en héritage par Jean de Lattre de Tassigny, deux s’imposent :

"NE PAS SUBIR", sa devise !
« Avant de s’occuper de la jeunesse, il faut la comprendre et l’aimer »
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