Simonne de Lattre

Simonne de Lattre

Simonne Calary de Lamazière, née à Paris le 7 novembre 1906, appartient à une famille d’origine corrézienne. C’est en Vendée, à l’île d’Yeu, en septembre 1926, qu’elle fait la connaissance de Jean de Lattre de Tassigny. Elle éprouve immédiatement une vive admiration à son égard.
Le mariage est célébré le 22 mars 1927 en l’église Saint Pierre de Chaillot à Paris : elle a 21 ans et le marié 38 ans ; il est chef de bataillon et suit les cours de l’Ecole de Guerre.
Un fils, Bernard, naît le 11 février 1928 : la joie du couple est immense, mais atténuée par la tristesse d’apprendre que la jeune mère ne pourra plus avoir d’enfant.
Madame de Lattre suit son mari dans les divers commandements qu’il exerce et elle assume un rôle social et caritatif important au sein des divers corps de troupe.

Faisant preuve d’une détermination exemplaire, elle suit le Général (emprisonné pour faits de résistance) à Toulouse, à Lyon et à Riom où, avec Bernard et quelques amis,  elle organise son évasion dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943.

Alors que de Lattre gagne Londres puis Alger, elle entre dans la clandestinité sous le nom de Melle Lalande, avant de parvenir à rejoindre Alger début mai 1944.

Elle se consacre alors au « Service social » de l’Armée B, puis, après le débarquement de Provence, à celui de la Première Armée qui va poursuivre sa marche glorieuse jusqu’au Danube en Autriche.
En août 1946, elle devient Présidente d’honneur de l’Association « Rhin et Danube » créée par le Général.

En décembre 1950, le général est nommé Haut-Commissaire et Commandant en chef des troupes de l’Union Française en Indochine. Elle le rejoint six mois plus tard. Elle se passionne pour la  vie indochinoise.
Mais elle connaît la pire des douleurs pour une mère : la mort de Bernard, son fils unique,  le 30 mai 1951 sur le rocher de Ninh Binh au Tonkin. Quelques mois plus tard, le 11 janvier 1952, le Général décède à son tour et rejoint Bernard sous le gravillon blanc du petit cimetière de Mouilleron-en-Pareds.

« Pendant 25 ans elle sera pour lui une collaboratrice précieuse, un élément de stabilité, de solidité qu’aucune épreuve n’entamera, le point d’amarre inébranlable et nécessaire à ce navire de haute mer qui va affronter tant de tempêtes. Elle sera toujours une lumière indiquant la bonne route, brillant doucement dans l’ombre de son grand homme mais le fortifiant de sa présence et se fortifiant soi-même jusqu’aux heures où elle apparaîtra soudain au pays tout entier avec la double flamme de son sacrifice ».
Bernard SIMIOT    


Elle va alors se consacrer à la mémoire de son mari et de son fils (baptême de la Promotion Maréchal de Lattre de Saint-Cyr, inauguration de monuments commémoratifs, de places et de rues au nom du Maréchal, etc…) , aux œuvres de « Rhin et Danube » puis de la Fondation Maréchal de Lattre qu’elle crée conjointement avec l’Etat en 1954 : apporter une aide matérielle et morale aux soldats, victimes de guerre et aux familles des tués, perpétuer d’une autre façon la mémoire de son mari et des combattants ayant servi sous ses ordres dans les différents conflits où il a été impliqué.             

Elle rencontre les Anciens de la Première Armée et d’Indochine, elle partage le malheur des mères et des épouses qui ont perdu un fils ou un mari, elle est active auprès des scolaires, par exemple le Prix « Rhin et Danube », le Prix du courage attribué par la Fondation à de jeunes pour des actions héroïques qui lui ont été signalées, l’attribution de bourses aux élèves méritantes de la maison d’éducation de la Légion d’Honneur à Saint-Denis.

Pendant la guerre d’Algérie, la Fondation visite et soutient les blessés, envoie des colis, des équipements sportifs. Après l’indépendance en 1962, Simonne de Lattre aide de nombreux civils et harkis rapatriés.

A la mort de son beau-père en 1956, elle devient maire de Mouilleron-en-Pareds et le restera jusqu’en 1977.
En 1959, avec le soutien d’André Malraux alors ministre de la Culture, elle est à l’origine du musée Clémenceau-de Lattre qu’elle installe dans l’ancienne mairie.

En 1975, elle permet d’ouvrir au public la maison natale du Maréchal au cœur du village.

En 1990, elle crée l’Institut vendéen Clémenceau-de Lattre, association qui a pour but de perpétuer leur mémoire et de constituer un fonds documentaire.

Jusqu’à sa mort, le 3 juin 2003, elle se consacrera à l’Association « Rhin et Danube » et à la Fondation Maréchal de Lattre,
incarnant la fameuse devise de son mari : « Ne Pas Subir ».
Après une cérémonie religieuse en l’église Saint Louis des Invalides et une autre en l’Eglise Saint Hilaire de Mouilleron, elle sera inhumée le 11 juin auprès de son mari et de son fils, les deux êtres qu’elle a tant chéris…
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